- Design urbain
Dès le milieu du XIXème siècle, la Ville de Paris se dote d’un réseau d’eau non potable destiné à l’arrosage des espaces verts et au nettoyage de la voierie. Menacé un temps d’abandon car vétuste et sous-utilisé, ce réseau nécessite aujourd’hui d’imaginer de nouveaux contextes d’usage pour cette eau, extraite de la Seine et du canal de l’Ourcq. Topique-eau non potable donne forme à trois usages de cette eau :
– une borne de nettoyage pour les parties communes d’immeubles ;
– une bouche de rafraîchissement pour les places publiques ;
– un bassin intégrant une phytoépuration et des chantepleures (arrosoirs à immerger) pour des jardins collectifs.
La borne de nettoyage. Aujourd’hui n’importe quelle copropriété parisienne peut demander un raccordement au réseau d’eau non potable. Pour autant, aucun dispositif adapté n’existe pour distribuer cette eau et signifier sa spécificité. En effet, les risques sanitaires relatifs à l’eau non potable nécessitent d’empêcher toute confusion avec une eau potable. Destinée aux parties communes d’immeubles, la borne de nettoyage répond à cet enjeu en mettant à disposition des habitants de l’immeuble, un seau de 8 litres. Ce dernier se remplit grâce à une pédale située en partie basse de la borne.
La bouche de rafraîchissement. Face aux épisodes de canicule de plus en plus fréquents et au phénomène des îlots de chaleur, l’eau non potable peut être utilisée pour rafraîchir l’espace public. Comme les bouches d’arrosage ou de lavage présentes dans la rue, la bouche de rafraîchissement est reliée au réseau d’eau non potable et peut être ouverte avec une clef par un agent de la ville.
Le dispositif fonctionne par débordement. Il est constitué d’un matériau poreux (quartz) qui permet d’augmenter la surface de contact entre l’eau et l’air. Ainsi l’eau s’évapore et rafraîchit l’air ambiant.
Le bassin filtrant et les chantepleures. Ce dispositif a été conçu pour utiliser l’eau non potable dans les jardins collectifs. Il filtre l’eau grâce à un procédé de phytorestoration (filtration par les plantes) développé par l’entreprise Phytorestore. Une fois filtrée, l’eau peut être acheminée jusqu’aux plantes grâce à des chantepleures. La chantepleure est l’ancêtre de l’arrosoir. Elle a la particularité de se remplir par le dessous, une manière d’esquisser une gestuelle propre à l’usage de cette eau de Seine. Cet objet a été redessiné pour l’occasion et produit en petite série par rotomoulage.
2016
Dimensions et matériaux :
- bassin : 2 x 1,50 x 0,30 m, matériaux composites ;
- chantepleure : 25 x 14 x 14 cm, PVC souple ;
- borne de nettoyage : 98 x 27 x 27 cm, béton, résine ;
- bouche de rafraîchissement : 1,50 x 1,50 x 0,30 m, inox, fonte, béton, résine méthacrylate.
Équipe :
Isabelle Daëron, Pauline Avrillon, Louise Raguet (stagiaire), Camille Jégo (stagiaire), Bernard Justin, Xavier Miclet.
Fabrication : Rototech, Christophe Rovelli, Art Tech Composites, Materialise, Ezeka.
Étude de phytoépuration réalisée par Phytorestore.
Merci à l'équipe de Double 2 et particulièrement à Aurélie Baron.
Prototype réalisé dans le cadre du programme Audi Talents Awards.
Crédits photo : Pierre Lucet-Penato (photos Galerie Audi talents), Fabien Breuil (photos Tuileries).
Siège : 17 rue Dombasle 75015 Paris
Atelier : 111bis rue Molière 94200 Ivry-sur-Seine
contact @studioidae.com
Merci d’envoyer vos candidatures à l’adresse suivante : candidature @studioidae.com
Studio Idaë est une agence de création pluridisciplinaire, fondée par Isabelle Daëron en 2018.
Née d’une réflexion sur l’usage des flux naturels — eau, air, lumière — dans l’espace public, elle s’est peu à peu structurée autour d’une démarche de recherche et de pédagogie sur les enjeux urbains, environnementaux et sociétaux de la transition écologique.
Animé par les convictions et la poésie d’une équipe de designers, Studio Idaë décline sa signature graphique affinée et affirmée dans des projets d’échelles différentes. Que ce soient des dispositifs urbains, des objets ou des supports de médiation, des scénographies, les contributions protéiformes de l’agence s’adressent toujours à autrui – ses besoins, ses envies, son évolution.
L’agence collabore avec un réseau d’entreprises et d’artisans locaux pour s’adapter aux spécificités de chaque territoire, afin de proposer la réponse la plus adéquate et pertinente – entre narration et médiation.
Pauline Avrillon, designer diplômée de l’École Boulle, intègre le studio en 2017 et contribue aux projets de design urbain et territoires. Angèle Fourteau, designer diplômée de l’ECAL collabore aux projets de scénographie et set design depuis 2022. Eléna Hervé Caro rejoint l’équipe en 2023 en tant qu’office manager.
Ils ou elles ont pris part aux projets du studio : Elise Teiller, Pia Debray Sandelin, Jonathan Roditi, Caroline Manowicz, Victoria Gravelier, Floriane Roué, Ambroise Jugan, Julie Arnaud, Charlotte Baverel, Simon Frajer, Lita Gomez Carrera, Anne-Claire Hostequin, Camille Demouge, Julien Peraldi, Jonathan Coat, Adèle Nyitrai, Elizabeth Hong, Mathilde Vaillant, Nina Chalot, Julie Arnaud.
Studio Idaë a accueilli en stage : Audrey Solans, Béatrice Baillard, Pia Debray Sandelin, Thibaut Caudal, Léa Michielin, Yalhma Robette, Adriana Goepp, Mélany Savoie, Marie Lecommandoux, Ethen Ben Abda, Mathilde Vaillant, Florian Meca, Tiffany Silve, Nina Capron, Justine Chagnaud, Monika Olszak, Tom Garçon, Éléonore Gold-Dalg, Lucile Girard, Valentin Aubois-Liogier, Bastien Lafont, Chad Garçon, Marie-Ève Millasseau, Marie-Sarah Adenis, Louise Raguet, Camille Jégo, Claire Aubadie-Ladrix, Fleur Moreau.
Conception graphique : Audrey Templier
Développement web : Francis Josserand